L'IA modifie notre façon d'envisager la préservation des senteurs, ce qui pourrait permettre de sauver des parfums rares sur le point de disparaître.
Idelfonso Nogueira et son équipe de l'université norvégienne des sciences et technologies ont démontré que l'IA pouvait élaborer des formules pour recréer des parfums.
Les étude consiste à établir le profil des parfums en fonction de leur "famille olfactive" - des termes descriptifs tels que "épicé" ou "musc" - et de leur "valeur olfactive", qui mesure l'intensité de l'odeur.
Par exemple, ils ont trouvé un parfum avec une valeur olfactive élevée pour "coumarinique" (rappelant la vanille) et un autre qui était notamment "alcoolique".
Les chercheurs ont l'intention d'utiliser ce processus pour préserver des odeurs obscures et rares - comme celles obtenues dans des environnements naturels changeants ou des plantes en voie d'extinction - en les reproduisant à partir d'un seul échantillon.
Elle pourrait également permettre un processus efficace et reproductible de création de parfums, une tâche qui nécessite généralement des essais et des erreurs considérables.
Ventilation de la méthodologie
La première étape consiste à analyser les parfums cibles pour comprendre leurs profils olfactifs, y compris leurs familles de senteurs (comme "épicé" ou "musc") et leur intensité.
Ensuite, à l'aide d'un réseau neuronal graphique à portes (GGNN) formé sur une vaste base de données de molécules, l'équipe génère de nouvelles molécules qui pourraient potentiellement reproduire le parfum ciblé.
Ce processus comporte deux phases : l'entraînement du GGNN avec des molécules connues pour apprendre la relation entre les structures moléculaires et leurs odeurs, puis la génération de nouvelles molécules qui correspondent au profil olfactif souhaité grâce à l'apprentissage par transfert.
Nogueira explique que la perception de l'odeur change en raison des interactions physiques et chimiques que les molécules subissent avec l'air ou la peau. Pour reproduire fidèlement les senteurs originales, ils ont sélectionné des molécules générées par l'IA qui s'évaporent de la même manière que celles des parfums originaux, relevant ainsi le défi de capturer la nature éphémère des "notes de tête" et la longévité des "notes de fond".
Après avoir généré une série de molécules, l'équipe sélectionne celles qui correspondent le mieux au profil olfactif du parfum cible en fonction de leur pression de vapeur et de leurs notes parfumées.
La dernière étape consiste à optimiser la formulation du parfum pour qu'elle corresponde à la senteur originale. Ce processus prend en compte l'intensité des différentes familles de senteurs présentes dans le parfum et ajuste la composition moléculaire du parfum en conséquence.
L'un des parfums produits selon cette méthode reproduisait fidèlement l'original, avec de légères déviations dans ses notes "coumariniques" et "piquantes". L'autre était presque identique.
Les auteurs suggèrent que l'élargissement de la base de données à des molécules plus complexes pourrait améliorer la précision de ces parfums générés par l'IA, offrant ainsi une solution moins coûteuse et plus durable à l'industrie de la parfumerie, qui doit actuellement faire face à des coûts élevés et à de longs délais de développement.
M. Nogueira s'apprête à tester davantage la technologie en découvrant directement certains des parfums générés par l'IA dans le laboratoire d'un collègue à Ljubljana, en Slovénie. "Je suis très enthousiaste à l'idée de les sentir", déclare-t-il.
L'IA a de nombreuses utilisations nouvelles dans des applications moins suspectes, comme lorsque des chercheurs ont utilisé des réseaux neuronaux pour géolocaliser des personnes. les profils de saveurs uniques du vin pour éclairer la base chimique du terroir.