L'UE souhaite renforcer sa coopération avec le Japon dans le domaine des technologies de l'intelligence artificielle. Cette démarche s'inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la dépendance de l'UE à l'égard de la Chine.
Le commissaire européen Thierry Breton s'entretient actuellement avec le gouvernement japonais, et l'IA sera l'un des principaux sujets à l'ordre du jour.
"Je vais discuter avec le gouvernement japonais de la manière dont nous pouvons organiser notre espace numérique, y compris l'IA, sur la base de nos valeurs communes", a déclaré M. Breton.
En outre, M. Breton a annoncé la création d'un conseil du partenariat numérique entre l'UE et le Japon afin de discuter de domaines tels que l'informatique quantique et l'informatique à haute performance. Cette initiative fait suite à la récente réunion du conseil de l'UE avec la Corée du Sud, au cours de laquelle les deux parties ont convenu de collaborer dans les domaines de l'IA et des technologies de cybersécurité.
Important 1er 🇯🇵🇪🇺 1TP5Partenariat numérique Conseil à Tokyo
Renforcer notre 1TP5Sécurité économique par le biais d'une coopération renforcée sur :
✔️Research & résilience de la chaîne d'approvisionnement pour #Chips
✔️1TP5Investissement environnement pour la technologie (connectivité, 5G/6G, quantum, HPC, cyber)
✔️Regulation sur #AI pic.twitter.com/BnACBuvXtA
- Thierry Breton (@ThierryBreton) 3 juillet 2023
L'UE établit davantage de partenariats stratégiques avec des pays asiatiques clés, qui tentent de se désengager de la Chine. L'UE renforce la résilience de sa chaîne d'approvisionnement en réduisant sa dépendance à l'égard de la Chine pour les biens essentiels, les produits chimiques et les matières premières.
Les puces haut de gamme conçues pour l'IA font partie de l'équation, même si les entreprises chinoises achètent une grande partie de leur technologie à des sociétés américaines comme Nvidia.
M. Breton souhaite que l'UE et le Japon coopèrent dans la fabrication de matériel d'IA haut de gamme. La semaine dernière, un fonds soutenu par le gouvernement japonais a proposé d'acheter pour 903,9 milliards de yens ($6,3 milliards d'euros) l'entreprise nationale de fabrication de puces JSR. Cela souligne l'intention du pays de soutenir son industrie de la technologie de l'IA.
Les puces d'IA - également appelées semi-conducteurs - jouent un rôle crucial dans l'entraînement des modèles d'IA.
Actuellement, très peu d'entreprises sont capables de fabriquer du matériel d'IA à grande échelle, un secteur où l'on trouve de nombreuses entreprises. Nvidia domine.
Alors que l'Union européenne discute de l'"élimination des risques", les États-Unis adoptent une ligne plus dure pour couper l'accès de la Chine aux technologies essentielles par le biais de restrictions à l'exportation. Ces restrictions limitent le nombre de puces que des entreprises comme Nvidia peuvent exporter vers la Chine.
Non seulement les exportations sont limitées en volume, mais les puces envoyées en Chine sont également conçues pour être moins puissantes.
La stratégie de "dé-risquage" de l'UE
Les dirigeants de l'UE ont adopté une politique de "réduction des risques" à l'égard de la Chine. Il s'agit de réduire la dépendance à l'égard de ce pays pour les produits et les technologies essentiels. Idéalement, l'UE - comme les États-Unis - souhaite être autonome.
Cependant, la stratégie de l'UE est une plus légère que celle des États-Unisqui a l'intention de se "découpler" complètement de la Chine.
Le découplage consiste à couper les exportations et les importations. La technologie de l'IA est en première ligne de cette stratégie, car elle est précieuse et difficile à fabriquer. Il a fallu des décennies à Nvidia pour affiner ses processus de R&D en matière de semi-conducteurs.